Le pottok est un petit cheval à l’image du peuple et des paysages d’ici, robuste, trapu et parfois bourru mais foncièrement gentil et doux avec ceux qui lui accordent de la bienveillance. Présente depuis des millénaires en Pays basque, cette race de chevaux a traversé le temps pour s’installer durablement comme une identité locale.
LA GENÈSE DU POTTOK
Si le grand public évoque une parenté avec le cheval de Przewalski et le Tarpan, des études scientifiques le ramènent du côté des races de chevaux cantabriques-pyrénéennes (Garrano, Asturcón, Jaca Navarra, Mérens). Sa présence ancestrale se manifeste entre autres dans les grottes d’Isturitz et d’Oxocelhaya où l’on peut voir des peintures rupestres de chevaux qui ressemblent fortement aux pottoks actuels.
NB : on prononcera {potiok}.
UN LIEN ÉTROIT AVEC LE PEUPLE BASQUE
Retranchés dans les montagnes pyrénéennes après avoir été chassés par les hommes, les ancêtres des pottoks furent utilisés par les paysans locaux pour l’agriculture puis dans les mines pour satisfaire les besoins de la révolution industrielle.
Le pottok était alors apprécié pour sa petite taille, sa force et sa robustesse.
Ce ne sont pas des animaux sauvages, et bien qu’ils soient en pleine montagne ils appartiennent à des éleveurs.
Ils sont en semi-liberté et vous les trouverez principalement sur les massifs de la Rhune, de l’Artzamendi, du Baïgurra et de l’Ursuya en petits groupes d’une quinzaine d’individus.
Une à deux fois par an, les éleveurs réalisent des vérifications de naissance, une vermifugation et un déparasitage.
DES SPÉCIFICITÉS MORPHOLOGIQUES PRÉCISES
Pottok signifie « petit cheval » en basque et pour cause, le pottok de type originel mesure entre 1,10m et 1,30m et son poids oscille entre 220 et 300 kg.
Sa robe (couleur) était historiquement foncée (noire ou bai) pour lui permettre de se camoufler des prédateurs de l’époque (ours et loups) en forêt.
Cette couleur brune ou noire favorisait également l’accumulation des photons de l’énergie solaire et donc un séchage plus rapide car, oui, au Pays basque il pleut beaucoup mais il fait rarement très froid.
Pour s’adapter aux conditions climatiques, son poil est donc lisse et brillant à la belle saison et devient long et particulièrement imperméable en hiver.
Ses petits sabots à la corne très dure, ses membres fins et son centre de gravité bas lui confèrent une bonne adhérence sur les pentes raides et les rochers.
Son pas sûr et sa résistance lui valent les faveurs des centres équestres pour la réalisation de promenades en particulier en montagne.
Il a une bonne espérance de vie d’environ 30 ans et n’est pas connu pour avoir des prédispositions à certaines maladies. Les naissances ont lieu en général entre mars et mai.
Les 10 traits caractéristiques du pottok
- Petit et au ventre bien bombé,
- Robe sombre de couleur brune ou noire,
- Longue crinière,
- Membres fins et petits sabots,
- Queue longue à crins raides, implantée bas,
- Tête longue et rectiligne avec une bosse au-dessus des nasaux,
- Oreilles implantées haut et en avant,
- Yeux placés haut sur la tête (permettaient de voir les prédateurs arriver au-dessus des buissons pendant qu’ils broutaient).
- Pas de poils qui dépassent sur le pourtour du sabot,
- Croupe courte et inclinée.
LA RARÉFACTION DU POTTOK DE TYPE ORIGINEL
La reconnaissance de la race Pottok par les Haras Nationaux français est intervenue en 1971 et comprenait au départ 3 sections en fonction de la taille et de la robe.
Elles ont toutes été regroupées en 1978, ce qui signifie concrètement que des centaines de poneys sont inscrits en tant que Pottok alors que leurs origines ne permettent pas de déterminer si ils sont bien de « pure race » / type originel.
Cette confusion amène les instances basques espagnoles à ne pas reconnaître les pottoks « officiels » français qui peuvent avoir une robe pie ou alezane et des tailles/morphologie différentes de celles du type originel.
Il est donc aujourd’hui très difficile d’estimer précisément le nombre de pottoks de type originel (non issu d’un croisement).
L’association « La maison du Pottok » située à Bidarray relate qu’au terme d’un recensement effectué en 1995 sur les principaux massifs du Pays Basque Nord (France) 2215 individus auraient été comptabilisés dont seulement 122 s’apparentaient encore au type originel.
Tandis que dans le Pays basque Sud (Espagne) la population de Pottoka était de 532 sujets en 2003 selon un rapport du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation espagnol.
Julien Dizdar
paysbasque.net