La céramique d’Audrey Amaia

Ses débuts avec la céramique

Amaia a très tôt su que la terre serait avec elle toute sa vie, que leur lien était très fort. Elle m’explique que petite elle allait dans l’atelier de sa maison natale, où elle pouvait découvrir et faire ses propres expériences pour développer sa créativité. L’envie d’en faire son métier n’est arrivée qu’après dix ans de réflexion.

« Je suis passée par des écoles d’art où l’on m’a très vite annoncé que se consacrer à l’art, c’était accepter une forme de précarité dans sa vie. Cette incertitude liée au métier artistique était vraiment une source d’angoisse pour moi au début. »

C’est en quittant l’école supérieure des Rocailles que l’appel de la terre se fit plus fort. Voyant le retour de ses proches et du public, elle s’est lancée dans cette aventure…

Des inspirations dans le monde qui nous entoure

Amaia s’inspire avant tout de son ressenti physique, d’une émotion, d’une discussion, d’un voyage ou tout autre expérience sensorielle. Sa création ne naît pas d’une préparation rigoureuse dans des carnets, avec des croquis, mais bel et bien d’un certain «rapport au monde ».

La nature a une place prépondérante dans ce processus. C’est une sorte de danse qui s’effectue alors entre la terre et ses mains, une danse en duo.

Elle explique que le lien entre l’intérieur et l’extérieur est son inspiration première. « Qu’est-ce qui nous forge, nous anime, nous maintient debout et toujours plus vivant ? » C’est sa mémoire corporelle qui est à l’œuvre dans ses pièces.

Un univers bien à elle

Lors de ma discussion avec Amaia, elle me décrit son atelier, son univers. Elle se trouve alors dans son atelier, une vieille cabane dans le jardin d’une ancienne maison de pêcheurs dans le quartier Bibi à Biarritz. Ce quartier très populaire lui apporte un réconfort, l’apaise.

Pour que je saisisse mieux que la nature est omniprésente dans sa vie, elle me raconte que ses colocataires sont des poules qui l’espionnent lorsqu’elle travaille, que derrière se trouve son potager qui prend ses aises et qu’elle garde tout près d’elle son rack de planches car le surf est très important pour elle. Cet atelier est comme « un refuge poétique absolu ».

Ses techniques des créations

Amaia utilise la plaque, le colombin, l’estampage… Elle m’explique que parfois elle se sert des créations qu’elle affectionne pour en faire des moules, pour reproduire la forme et décliner ainsi la pièce.

Elle utilise le plus souvent les matériaux qu’elle rapporte de ses balades dans la nature, des pierres, des écorces… Elle crée également ses propres couleurs à partir de pigments avec un souci constant d’aller vers toujours davantage de « naturel », dans une démarche écologique. C’est ce qui rend ses pièces uniques.

Amaia a aussi un fort attrait pour tous les matériaux qui nécessitent une transformation par le feu, la magie du processus la fascine.
Toutes ses techniques lui permettent de créer des céramiques uniques, que ce soit pour la décoration, la vaisselle ou bien des bijoux…

Des projet à venir

Lorsque nous abordons le sujet des projets, Audrey me fait part de son envie de faire des expositions, comme lorsqu’elle était en école d’art. Mais elle me parle surtout d’un projet qui lui tient à cœur, un projet de transmission. Elle interviendra au printemps avec les enfants de maternelle de l’Ikastola de Biarritz pour un atelier “Les mains dans la terre”.

Ainsi elle veut transmettre le goût de la terre aux jeunes générations, en développant leur créativité et en leur faisant découvrir tout le processus de création. En attendant le printemps, vous pouvez voir ses créations pour le restaurant gastronomique « Le Moulin d’Alotz » à Arcangues, ou bien dans ses boutiques et son site internet : www.audreyamaia.com.

Salomé Desmazeau
paysbasque.net