Je pense donc je trie

C’est un fait, il n’y a que très peu de temps que je me préoccupe du devenir de mes déchets. En les mettant dans la bonne poubelle, par ce geste devenu machinal, je me donnais bonne conscience …

J’imaginais qu’une partie de mes déchets ménagers étaient incinérés et que l’autre partie partie était valorisée en matériaux réutilisables. Une idée fausse.

Le point de départ de ma prise de conscience a été la rencontre de Juana et Ddiddue Etcheberry, les designers artisans du projet OWANTSHOOZI. Depuis la Soule, ils fabriquent de très jolies casquettes à partir de récipients plastiques usagés (upcycling).

Lors de notre entretien, j’ai pu découvrir qu’une partie de nos ordures ménagères mis dans une poubelle sera tout simplement enterrée dans des fosses au Pays basque, car non valorisable.

Ces désastres de notre consommation, j’ai pu également en prendre conscience lors de mes randonnées en montagnes et de mes balades sur le bord de l’océan.

Il est de plus en plus facile d’observer des dépôts d’ordures sauvages sur les chemins, la présence d’emballages flottants sur le bord de la Nive et de l’Adour, la quantité de mégots de cigarettes au sol depuis une majorité de points de vues, la quantité impressionnante de microplastiques déposée par l’océan sur la plage lors des marées …

Certaines mauvaises habitudes ont la dent dure … Jeter ses déchets par terre reste en effet pour beaucoup un geste anodin mais les conséquences que cela engendre sur notre territoire sont pourtant dévastatrices.

Ce n’est pas qu’un problème écologique, c’est également un problème économique.
En 2020, la communauté d’agglomération Pays basque a collecté en moyenne 470 m3 par semaine de déchets provenant de dépôts sauvages !

Cela mobilise une vingtaine de personnes qui collectent ces indésirables et nettoient les abords des lieux de dépôts sauvages sur la totalité ou une partie de leur temps de travail.

Cela génère un coût pour la communauté et donc au final un coût pour vous et moi.

Sans oublier la considération que l’on porte à ceux qui s’occupent de nos déchets. On m’a raconté que le centre de tri du pôle Canopia à Bayonne qui réceptionne nos déchets recyclables (environ 14 000 tonnes en 2020). Sur les tapis de tri, il y a les déchets recyclables et les autres…

Ceux que l’on appelle les « refus ». Ce sont des « erreurs de tri » de l’habitant ou pour certains des « Horreurs de tri » : cadavres d’animaux, couches, seringues, bouteilles de gaz, pneus….et dernièrement masques jetables !

Ces déchets « polluent » les flux de déchets qui sont des matières recyclables. Sans parler du risque qu’ils font courir aux agents de tri.

Je n’utiliserais pas cet article pour donner des leçons de morale. Comme vous avez pu le lire ci-dessus, je suis loin d’être irréprochable et j’ai encore beaucoup de progrès à faire dans mon quotidien.

L’idée de mon article c’est de donner à réfléchir, pour mieux consommer et surtout consommer différemment. Si on attend toujours que ce soit le voisin qui change pour changer nous même et que lui se dit la même chose, alors l’histoire peut durer longtemps …

Voici quelques pistes

  • pour réduire ses déchets, il n’est pas possible de changer son comportement brutalement. Il faut en avoir envie et être motivé. Personnellement, j’associe ce changement au plaisir. Par exemple, pour remplacer les bouteilles de shampoing en plastique, j’utilise des savons fabriqués à côté de Licq-Athérey ou les ingrédients sont de haute qualité et ou l’odeur est incroyable ! Et au final, ça me coûte même moins cher.
  • Nous sommes face à un changement de paradigme. Dans l’alimentaire, nous sommes énormément influencés par le packaging. Désormais je me concentre sur l’histoire du produit, sa qualité alimentaire et gustative. J’en tire une certaine fierté et j’estime avoir beaucoup de chance de pouvoir les consommer.
  • j’ai installé l’application « Guide du tri », disponible sur Android et IOS, elle délivre des consignes de tri, donne des astuces et des informations sur les filières de recyclage. De plus, un module de géolocalisation permet de trouver les poubelles de tri les plus proches du lieu où l’on se trouve.
  • Je fais attention à ce que les objets que j’achète soient de bonne qualité et qu’ils puissent durer le plus longtemps possible. Je vais privilégier certaines marques car elles proposent un catalogue de pièces de rechange.
  • Au lieu de jeter, je peux faire réparer certains objets et même mes vêtements …
  • Il faut trouver le bon service de réparation. J’utilise l’application allovoisin ou je poste un message sur la communauté Facebook “Wanted Community BAB – Bayonne, Anglet, Biarritz”
    La communauté est bienveillante et va me guider généralement vers la bonne solution.
  • Je partage mes bons plans avec mes amis, je questionne les personnes qui empruntent ce même chemin vertueux. On apprend tous les jours, une simple astuce peut me changer la vie.
  • J’ai un objet qui m’encombre et je veux le donner, je rédige une petite annonce sur https://donnons.org et le tour est joué.
  • Assistez aux ateliers proposés par Bil Ta Garbi, le Syndicat Mixte pour la réduction, le tri et la valorisation des déchets ménagers et assimilés au Pays basque. Les ateliers durent entre 1h et 1h30.
    https://www.biltagarbi.com/ateliers-faire-soi-meme/