Les troubles musculo–squelettiques ont pris des proportions importantes dans les pays industrialisés. Selon les chiffres avancés par l’INRS, 70 % des maladies professionnelles leur sont aujourd’hui imputables.
Travailler debout toute la journée, c’est l’horreur, certes, et un quart des salariés ne se gênent pas pour le faire remarquer. Mais être assis sur une chaise, rivé à son bureau, plusieurs heures d’affilée n’est pas anodin pour autant : la position assise prolongée provoque des troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs et favorise l’apparition de problèmes circulatoires… Quelle position adopter pour limiter ces risques ? À quelle fréquence est-il recommandé de changer de position ? De quels équipements préventifs doit bénéficier un poste de travail ? Qu’en dit la loi ? Voici tout ce que vous devez savoir pour que bureau ne rime plus avec bobo !
Assis, debout, couché ?
Est-il plus pénible de rester assis ou debout toute la journée ? Si une station debout prolongée peut faire apparaître à la longue douleurs dorsales et inconfort veineux, la position assise génère des troubles plus graves. Dans cette situation les muscles du tronc, du cou et des épaules sont immobilisés. Les vaisseaux sanguins logés à l’intérieur des fibres musculaires sont alors comprimés et la circulation se fait mal. Cet apport sanguin déficitaire favorise l’apparition de la sensation de fatigue et rend les muscles plus vulnérables aux blessures. Crampes, étirements et foulures, particulièrement localisés dans les régions du cou et des lombaires, sont alors monnaie courante. La compression permanente des disques de la colonne vertébrale contribue en outre à leur dégradation prématurée. Un autre aspect, plus pervers encore, de cette position est lié au manque global d’activité physique et d’amplitude de mouvements qui engendre, à la longue, une dégradation généralisée de l’état de santé. Problèmes cardiaques, digestifs et pulmonaires ne sont pas rares et prédisposent à l’apparition de certaines maladies
En bien mauvaise posture
La grande fautive en matière de position de travail est bien sûr la mauvaise posture adoptée par l’employé, mais celle-ci n’est pas nécessairement de son fait. Une chaise trop élevée ou trop basse, une surface de travail inadaptée à l’amplitude des mouvements nécessités par les tâches, un écran d’ordinateur mal placé et c’est très vite la catastrophe. Dans bien des cas, en effet, c’est encore l’aménagement physique de l’aire de travail qui est incriminable. Pour contrer ces problèmes à la source, le salarié doit donc être en mesure d’adopter une bonne position et de la conserver au fil des heures
Une bonne assise
La hauteur de la chaise doit être réglée de façon à ce que bras et avant-bras forment un angle de 90 °. Si vous travaillez devant un écran, celui-ci doit être placé face à vous, à la même hauteur que le clavier, de façon à ce que le haut de votre front corresponde à celui du moniteur. Un écran au-dessus de la ligne d’horizon contraint son utilisateur à travailler la tête penchée vers l’arrière et le haut du dos incliné vers l’avant. Les pieds seront posés à plat, par terre, ou, mieux, sur un rehausseur incliné qui favorise le retour veineux. Côté dos, celui-ci devra reposer la plupart du temps contre le dossier. Faites-vous violence et évitez de le décoller à tout bout de champ
Temps de pause
Un deuxième facteur aggravant est le maintien de la même position pendant de longues heures. Comme en voiture, vous devez veiller à vous lever toutes les deux heures au maximum ! Une petite marche sportive toutes les cinquante minutes est une bonne moyenne. De manière générale, le poste de travail doit être conçu de manière à favoriser les changements de position.
Le siège idéal
Il doit être totalement réglable pour s’adapter à un maximum de « physiques » différents. Inclinaison et hauteur seront modifiables grâce à des manettes accessibles en position assise.