Par bonheur cette fois, la météo nous réservant de nombreuses surprises, voici notre paysage métamorphosé par la neige !
La petite histoire
En 1908, nait l’idée de construire un chemin de fer pour monter au sommet de la Rhune ; le projet se concrétise par le début des travaux en 1912 et la création de la Société anonyme des Chemins de Fer basques en 1913, qui prend le nom de Voies ferrées départementales du Midi (VFDM) en 1914.
Les travaux sont suspendus pendant la Première Guerre mondiale ; ils reprennent en 1919 et se terminent en 1924 avec deux inaugurations : le 25 avril pour le premier tronçon jusqu’aux Trois Fontaines et le 30 juin pour la liaison avec le sommet.
Durant les années suivantes, hormis la période de la Seconde Guerre mondiale, le site attire de plus en plus de touristes, ce qui se traduit par des investissements concernant par exemple l’aménagement d’un parking en 1958, la construction d’une salle d’attente et d’un couloir pour accéder au sommet, situé à quelques mètres en Espagne, en 1967.
Appelée à se prononcer par référendum en 1978, la population de Sare rejette le projet de création d’une route menant au sommet de la Rhune, ce qui permet la survie du train, et la mise en service d’une quatrième rame en 1996.
Le chemin de fer de la Rhune
Il permet, avec ses 4,2 km de voie métrique, de passer de l’altitude de 169 mètres (gare de départ au col de Saint-Ignace), à une altitude de 905 m (gare d’arrivée proche du sommet de la Rhune situé sur la frontière franco-espagnole).
Cette ascension bucolique prend trente-cinq minutes, la ligne utilisant la technique du chemin de fer à crémaillère de type Strub, pour pouvoir monter cette pente de 250 mm/m.
Pour des raisons de sécurité, le choix de l’énergie motrice a été dès l’origine, en 1924, celui de l’électricité et du courant triphasé.
Ces techniques permettent une progression du train à une vitesse moyenne d’environ 8 km/h.
C’est du solide fait pour durer !
Le matériel est toujours celui conçu en 1924. L’ensemble du parc, motrices et voitures, a été complètement restauré, contrôlé et mis aux normes peu après le changement de concessionnaire en 1996, par des entreprises spécialisées, certaines disposant des plans d’origine.
Les rames comportent chacune une motrice et deux voitures voyageurs, la motrice à crémaillère étant toujours placée en aval des voitures. La motrice pousse les voitures dans la montée et les retient dans la descente, deux agents sont nécessaires à la conduite car la voiture terminale dispose d’une cabine de frein occupée par un agent.
Les voitures
Construites par les établissements Soulé de Bagnères-de-Bigorre, leur caisse est en bois vernis (lambris de châtaigniers d’Ardèche) et leur toiture en sapins des Pyrénées2.
Un entretien est fait chaque année, au dépôt pendant la basse saison. Le châssis repose en amont sur un bogie, et en aval sur un essieu, pour avoir un meilleur passage dans les courbes de la voie.
Les voitures possèdent chacune un essieu frein, capable d’immobiliser le train dans l’urgence. Une voiture est composée de six compartiments de dix places assises, soit soixante au total.
Photos & texte : Train de la Rhune, Wikipedia