La santé commence in utero

En prévoyant sa grossesse puis en vivant sainement dès le début de la programmation de bébé, une femme peut protéger son enfant de maladies chroniques graves à l’âge adulte.
Que vous soyez obèse, hypertendu ou diabétique, que les médecins vous accusent de ne pas faire suffisamment de sport ou de mal vous nourrir, arrêtez de culpabiliser systématiquement : les causes de votre état de santé sont peut-être à rechercher du côté de facteurs prénataux. Les scientifiques appellent cela la programmation fœtale.

La programmation fœtale, qu’est-ce-que c’est ?

La malnutrition fœtale accroît considérablement les risques de développer des syndromes métaboliques à l’âge adulte. Les relations entre nutrition fœtale et état de santé ultérieur sont actuellement bien établies. Elles concernent en particulier le diabète, l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires, l’asthme, les états de stress et la pathologie allergique. Depuis les années 80, de nombreuses études ont montré la relation inverse entre le poids de naissance et les problèmes de santé de l’âge adulte : le fœtus soumis à une malnutrition serait reprogrammé vers un phénotype économe au détriment de la croissance. Face à un apport insuffisant en nutriments, le métabolisme fœtal réduirait ses besoins nutritionnels afin de sauvegarder les organes vitaux, en particulier le cerveau. Ce phénomène serait responsable d’un risque accru de maladies métaboliques à l’âge adulte. Ces études ont prouvé que des enfants nés avec un poids faible (moins de 2,5 kg pour un accouchement à terme) avaient des chances de souffrir de maladies chroniques. Le risque de diminution de durée de la vie, de pathologie coronarienne, d’hypertension artérielle et de diabète de type 2 est observé chez les sujets nés avec un petit poids de naissance à terme et un important gain de poids pendant la première enfance.

Quelle alimentation pendant la grossesse ?

S’il ne faut surtout pas se mettre à manger pour deux, on doit cependant maintenir une alimentation suffisante, variée et équilibrée pour éviter les carences. Il n’est pas question que la maman se soumette à un régime strict (pas moins de 1 500 Kcal par jour) ! Dans le cas contraire, elle expose son enfant à des déficiences, voire même à des carences : il est indispensable de manger sans restriction (mais sans excès non plus) et d’avoir une prise de poids normale de 9 à 12 kg sur les neuf mois de grossesse.

Grossesse et activité physique

Faire du sport n’est pas contre-indiqué pendant la grossesse, bien au contraire. L’activité physique quotidienne permet de conserver une forme musculaire ainsi qu’une bonne ceinture abdominale, de lutter contre une prise de poids excessive, de prévenir les risques de diabète gestationnel et d’hypertension artérielle, tout en se détendant ! Elle permet également une meilleure rééducation du périnée après l’accouchement. Sports conseillés : la marche (minimum 30 min par jour), la gymnastique, le vélo d’appartement, la natation (éviter les plongeons), l’aquagym.

Les éléments à éviter

Il faut aussi éliminer de son environnement tous les éléments susceptibles de nuire au fœtus, à commencer par les perturbateurs endocriniens (pesticides, bisphénols A, phtalates) contenus dans les produits cosmétiques, les détergents, les peintures… La pollution atmosphérique aurait également un impact sur la croissance du fœtus (mieux vaut vivre en pleine campagne qu’en centre-ville) ! Les émotions de la maman et les bruits intensifs sont également à éviter.